Oui, c’est la terre féconde
Du raisin et du maïs,
Où le riz sauvage abonde,
Et le froment près du riz !
C’est la terre des merveilles ;
Des fruits, des fleurs et de l’or :
Des richesses sans pareilles :
De l’universel trésor !
C’est la terre des lianes,
Des jasmins et des rosiers.
S’entrelaçant aux platanes.
Aux cèdres, aux magnoliers !
L’Amérique, oh ! l’Amérique,
C’est le pays du printemps ;
C’est le séjour poétique
De tous les enchantements !
C’est l’Éden de la jeunesse ! —
Sur le deuil du souvenir,
Il faut que tout y renaisse ! —
C’est l’Éden de l’avenir !
On y verra des Ascètes.
Des Sages méditatifs,
De calmes Anachorètes.
Des Anges Contemplatifs !
On y verra des cellules,
Et des laures en tous lieux,
Pour les fervents Camaldules,
Les Carmes et les Chartreux ! —
Dans les vierges solitudes
Fuis avec moi, hopâki !
Loin des folles multitudes,
Viens choisir un calme abri !…
Maudits les Pâles-visages !
Maudit leur oka homi !
Ils ont détruit les Sauvages
Avec ce seul ennemi !
Avec ce Démon de flamme,
Avec cet Esprit de feu,
Attaquant le corps et l’âme,
Ils ont, au mépris de Dieu :
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