Page:Rouquette - L'Antoniade, 1860.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 103 )


  Oui, c’est la terre féconde
  Du raisin et du maïs,
  Où le riz sauvage abonde,
  Et le froment près du riz !

  C’est la terre des merveilles ;
  Des fruits, des fleurs et de l’or :
  Des richesses sans pareilles :
  De l’universel trésor !

  C’est la terre des lianes,
  Des jasmins et des rosiers.
  S’entrelaçant aux platanes.
  Aux cèdres, aux magnoliers !

  L’Amérique, oh ! l’Amérique,
  C’est le pays du printemps ;
  C’est le séjour poétique
  De tous les enchantements !

  C’est l’Éden de la jeunesse ! —
  Sur le deuil du souvenir,
  Il faut que tout y renaisse ! —
  C’est l’Éden de l’avenir !

  On y verra des Ascètes.
  Des Sages méditatifs,
  De calmes Anachorètes.
  Des Anges Contemplatifs !

  On y verra des cellules,
  Et des laures en tous lieux,
  Pour les fervents Camaldules,
  Les Carmes et les Chartreux ! —

  Dans les vierges solitudes
  Fuis avec moi, hopâki !
  Loin des folles multitudes,
  Viens choisir un calme abri !…

  Maudits les Pâles-visages !
  Maudit leur oka homi !
  Ils ont détruit les Sauvages
  Avec ce seul ennemi !

  Avec ce Démon de flamme,
  Avec cet Esprit de feu,
  Attaquant le corps et l’âme,
  Ils ont, au mépris de Dieu :