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LA FEMME PLUS RUSÉE QUE LE DIABLE



Nous étions à la fin du mois d’août, en l’année 1863, c’est-à-dire à la fin de nos vacances d’écolier. Encore huit jours, et nous disions adieu aux plaisirs et aux jouissances si pures que nous éprouvions au sein de la famille. Encore huit jours, et nous retournions au collège nous livrer à l’étude des sciences, reprendre nos rudes labeurs que nous avions interrompus pendant quelque temps, afin de procurer un repos bienfaisant à nos jeunes intelligences. L’heure du départ allait donc sonner bientôt, et déjà il nous semblait entendre les lugubres vibrations de l’airain nous appelant à la salle d’études et à la classe, — l’écolier redoute tant le bonheur qu’on ressent dans une maison d’éducation !

« Comment ! il nous reste encore huit jours de vacances ! Huit jours bien employés, c’est quelque chose dans la vie d’un écolier ! »

Telle fut l’exclamation que laissa échapper un élève de mathématiques assis au milieu d’un groupe