Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome II, 1930.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« C’est pourtant, dit-il, un œuf que je vois là. »

Sa curiosité est vivement excitée, mais il hésite à jeter l’œuf dans son panier.

Après quelques instants de réflexion et d’hésitation, il se décide néanmoins à mettre la main sur cette merveille. Il prend donc l’œuf avec un respect vraiment religieux et l’examine avec la plus grande attention. Tout à coup il laisse échapper l’exclamation suivante :

« Ô mon Dieu, ayez pitié de moi, ayez pitié de ma femme et de mes enfants ! »

Et il se met à genoux.

Sa femme arrive sur ces entrefaites. On peut s’imaginer quelle fut sa surprise en voyant son mari dans cette position.

« Que fais-tu là ? lui dit-elle, en riant aux éclats. Est-ce que tu pries pour que tes poules pondent plus à l’avenir ? »

Le mari se lève et répond ainsi à sa femme :

« Au lieu de rire, tu devrais pleurer sur tes péchés, comme les filles de Jérusalem.

— Mais pourquoi pleurer ? Je n’ai aucun crime à me reprocher.