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pourquoi : les brigands, du haut de leur place forte, ont vu s’opérer le mouvement militaire, ou bien encore, un ami fidèle vivant au milieu même des habitants de la campagne est allé donner l’éveil aux montagnards ; et ceux-ci ont levé le pied légèrement et ont couru se cacher sur une autre montagne.

C’est ce qui arrivait ordinairement. Nous avons plusieurs fois fait la chasse aux brigands pendant que nous étions à Velletri, et presque toujours nos démarches sont restées infructueuses. Si, dans une de nos patrouilles, nous avons réussi à capturer cinq de ces monstres, c’est que nous les avons surpris au milieu de leurs orgies ou qu’ils ont été trahis par leurs compagnons ruraux. Nous appelons de ce nom les paysans que la crainte d’être immolés à la fureur des brigands rend muets, quand on veut avoir des informations sur les faits et gestes de ces bandits. La plupart des paysans et des bergers d’Italie, résidant au pied des montagnes, sont de petits brigands, qui font cause commune avec les grands.

Les brigands de la province de Velletri étaient d’une impudence et d’une hardiesse vraiment étonnantes. Ils venaient souvent dans les villes prendre le café, le soir, dans les hôtels les plus fréquentés, et ils échappaient souvent aux recherches les plus actives de la gendarmerie. Et pourtant la gendarmerie pontificale jouissait d’une excellente réputation d’habileté, de zèle et de fidélité. C’était le plus beau corps de police que nous ayons jamais vu. La ville