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les ondes limpides du Saint-Laurent. Nous voguons vers la baie Saint-Paul. Nous n’entreprendrons pas de retracer ici le magnifique panorama qui se déroule alors à nos regards. Plus d’une fois nos lecteurs ont eu l’avantage d’admirer les sites enchanteurs et les paysages pittoresques et féeriques que nous rencontrons à chaque pas dans ces parages, que le Créateur s’est plu à combler de ses faveurs. Toutes ces sublimes beautés de la nature parlent au cœur un langage divin et élèvent notre esprit vers Celui qui de rien a fait toutes choses.

Arrivés à quelques arpents de la plage, non loin d’un gouffre célèbre dans les annales maritimes, nous dirigeons notre course vers la Malbaie. Le zéphir a cessé de souffler, et notre coquette embarcation glisse tranquillement sur la plaine liquide, au gré des flots. Le temps est alors splendide, le ciel clair et serein ; pas un seul nuage au-dessus de l’horizon. D’élégantes maisonnettes, blanchies à la chaux, sont échelonnées au pied des Laurentides ; de nombreux troupeaux broutent l’herbe tendre ; le moissonneur fait retentir l’air de ses joyeux refrains ; de petites rivières, bordées d’arbres verdoyants, se précipitent çà et là, de cascade en cascade, du flanc des montagnes ; des centaines de pêcheurs couvrent la rive sablonneuse et rejettent sur la côte leurs filets remplis de poissons de différentes espèces. Cette scène champêtre nous ravit d’admiration.

Après avoir longé la rive nord du fleuve pendant