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truire, mais leurs moyens ne le leur permettaient pas. Bien des pleurs furent versés sur cet enfant chéri, qui paraissait destiné à jouer plus tard un rôle marquant dans la société.

Le curé de la paroisse, qui s’intéressait beaucoup au sort de cette malheureuse famille, finit par trouver une personne charitable qui voulut bien se charger des frais de pension du jeune Edmond, — c’était le nom de l’enfant, — au collège de M… Cette nouvelle procura une grande joie au père et à la mère, qui aimaient leur fils du plus tendre amour ; ils n’hésitaient pas à s’imposer des sacrifices pour leur enfant chéri, et ce dernier, doué d’un excellent cœur, ne se montrait jamais insensible ni ingrat.

Les préparatifs du départ furent bientôt terminés, et Edmond, après avoir reçu la bénédiction de son père et les embrassements de sa mère, partit pour le collège que M. le curé lui avait désigné. Son absence fut vivement regrettée, car ce jeune enfant était estimé de tous ses petits compagnons de jeux, qui le considéraient comme leur chef.

Au collège, Edmond fit la consolation de ses maîtres. Ses progrès furent prodigieux, et, à la fin de chaque année scolaire, il retournait à la maison paternelle tout couvert de lauriers. Il se sentait heureux du bonheur qu’il procurait à ses parents. Mais la joie de ce monde est toujours de courte durée. Un jour que le jeune Edmond était à se récréer avec ses camarades, il reçut une lettre de son père, qui