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LE DOCTEUR L’INDIENNE



Il y a plus de quarante ans, nous quittions le toit paternel pour faire une courte promenade dans quelques-unes de ces belles paroisses du comté de l’Islet qui bordent le majestueux Saint-Laurent. Nous étions alors en vacances ; tous ceux qui ont passé sur les bancs d’un séminaire ou d’un collège savent que les écoliers consacrent consciencieusement au plaisir ces quelques jours de repos et de loisir. Promenades, parties de chasse et de pêche, visites aux parents et aux amis, en un mot tous les amusements sont employés pour améliorer la santé délabrée du jeune étudiant. Les parents mettent le plus grand empressement à satisfaire les moindres désirs de leurs enfants, qui méritent certainement qu’on leur procure un peu de récréation après une année des plus rudes labeurs.

Donc, un beau matin du mois d’août, nous partons quatre écoliers dans une calèche aux ailes jaunes et traînée par un vieux cheval qui parcourait infailliblement quatorze lieues en quinze jours.