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Grande-Rivière. Tout à coup Donatagué, — c’était le nom du plus jeune, — appelle ses frères et ses amis en leur criant comme Archimède :

« Je l’ai trouvé ! je l’ai trouvé ! »

On s’empresse d’accourir à son appel, et leurs regards tombent sur une vaste grotte pratiquée dans le flanc de la montagne. L’entrée en est très étroite et basse ; mais l’intérieur est d’une très grande dimension. Cette grotte se compose de plusieurs compartiments ; on ne peut pénétrer dans quelques-unes de ces chambres qu’en rampant sur les mains et les pieds et quelquefois même en se couchant à plat ventre.

Nos sauvages s’installent donc dans cet antre, éclairé seulement à la partie supérieure par les rayons du soleil brillant à travers les rares fissures du rocher. Une pierre, adroitement placée à l’unique issue de la caverne, dérobe les Micmacs aux regards du reste des mortels. Il n’y a plus rien à craindre ; personne ne peut découvrir l’existence d’une prison aussi sombre.

La première journée s’écoule sans qu’aucun homme de la troupe n’ose sortir de la grotte. L’ennemi est trop proche ; les coups de fusils se succèdent avec une rapidité étonnante, et l’incendie continue toujours ses ravages dans la forêt. Le deuxième jour n’apporte aucun changement à la situation. Sur le déclin de la troisième journée, la faim se fait sentir d’une manière épouvantable ; ces