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II

Nous avons été bien sages depuis l’autre jour, nous ne voulions pas être privés de la fin de l’histoire du millionnaire. Ma grand’mère tint parole et continua ainsi son récit :


La distance qui sépare le presbytère de la villa du notaire est bien vite franchie ; et les deux millionnaires sont introduits dans un magnifique salon, bien qu’ils portassent des bottes de bœuf. Les carafes arrivent ensuite en nombre incalculable, et l’on se met à trinquer.

Au moment où ils vont monter en voiture pour se transporter à la station, le notaire fait remarquer à Pierriche, qui seul est chargé de toucher l’héritage au nom de la famille, qu’il lui faut de l’argent pour figurer, en arrivant à Québec, au milieu de l’élite de la société. Car un baron doit toujours se faire passer pour riche, quand même il ne l’est pas.

Pierriche. — Vous devez savoir que je n’ai pas un seul sou.

Le notaire. — Tiens, prends ces vingt-cinq louis