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seras sur la voie publique, toi dont les illustres ancêtres viennent directement de l’Allemagne.

« Maintenant, mes amis, acceptez l’invitation que je vous ai faite d’aller à ma villa, où de bonnes liqueurs nous attendent. Et, après avoir bu quelques santés en votre honneur, messieurs les barons, nous préparerons nos malles pour voler à Québec par le train du midi, afin de toucher le magot.

Pierriche. — C’est bien, allons.

La mère. — N’oubliez pas le bon Dieu dans toutes vos courses. »

Les deux frères et le notaire saluent la mère et prennent le chemin de la villa Florentina en passant par le village. Une foule immense se porte à leur rencontre pour les féliciter de leur bonne fortune. C’est une véritable ovation. Toutes les portes des magasins leur sont ouvertes.

Les marchands s’empressent de faire disparaître leur enseigne banale ; « Pas de crédit, » et étalent leur plus beau drap aux regards des barons, en leur disant :

« Achetez pour 20, 30, 30 et 100 louis. Votre nom est bon. »

Voilà ce que c’est que d’avoir un bon nom ; on ne regarde plus à la bourse.

Lorsque nos millionnaires défilèrent devant le presbytère, le curé, qui se promenait sur sa galerie, leur fit signe d’approcher et d’entrer un moment pour lui donner des renseignements. Les trois amis