La mère. — Si ça te fait plaisir, tu peux lire aussi longtemps que tu voudras ; mais tu ne m’empêcheras pas de continuer ma fusée et de servir le bon Dieu comme auparavant. »
Le fils prend alors une pose philosophique et donne lecture d’une lettre.
La mère, connaissant le contenu de cette lettre :
« Belle affaire !
Pierriche. — Oui, belle affaire ! Et de ce pas je vais chez le notaire. Ça, c’est une tête qui comprend les grandes transactions commerciales. Il va-t-il me défricher cet héritage-là ! Personne autre que lui dans la paroisse ne peut jeter plus de lumière sur cette obscure question. Vous allez voir quelles nouvelles je vous rapporterai à mon retour. »
Au moment où Pierriche se prépare à sortir, le notaire entre au pas gymnastique et tout essoufflé, comme un homme qui aurait été poursuivi par une bête féroce.
Pierriche. — Bonjour, notaire ; je suis bien content de vous voir. Je courais chez vous.
Le notaire. — Qu’y a-t-il donc, monsieur le baron ?
Pierriche. — Comment ! vous savez déjà la grande nouvelle ?
Le notaire. — Tu sais pourtant bien que les roches parlent, et puis, une nouvelle comme celle-là, penses-tu la tenir secrète ? Il y a un moment, je suis