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XXXV

La Nature ne va pas par sauts et par bonds ; elle passe d’un degré à un autre degré par des transitions insensibles.

XXXVI

Le monde est une épreuve où l’homme doit travailler à se rapprocher de Dieu par le sentiment de l’ordre providentiel et l’amour des autres créatures.

XXXVII

Nous devons nous rappeler quel arbitre est la Nature, quelle grandeur composée de profondeur et de tolérance est en elle. Vous prenez du froment pour le jeter dans le sein de la Terre : votre froment peut être mélangé de balle, de paille hachée, de balayures de grange, de poussière et de tous les rebuts imaginables, peu importe : vous le jetez dans la bonne et juste Terre ; elle fait pousser le froment. Tous les rebuts elle les absorbe silencieusement, les ensevelit ; elle ne dit rien des rebuts. Le froment jaune est là qui croît, la bonne Terre est silencieuse sur tout le reste ; elle a silencieusement tiré parti de tout le reste aussi, et elle ne fait aucune plainte à ce sujet. Ainsi en est-il partout dans la Nature.

XXXVIII

Il faut prendre garde au commencement et à la fin des choses. Un arbre, qu’un homme étreindrait à peine, a pour racine un cheveu fin ; une tour de neuf étages a commencé par une poignée de terre.