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L’intérieur d’une auberge ; à gauche du spectateur, un fourneau avec des casseroles sur le feu et d’autres accrochées au mur ; au fond, une grande cheminée garnie d’ustensiles, près de laquelle est une porte de sortie ; deux autres portes latérales.)


Scène I

Jacqueline, plusieurs postillons et filles d’auberge, endimanchés, avec des bouquets et des rubans. Un garçon d’auberge.

(Chœur général)
AIR : Fragment de Zampa.
La chanson et la bouteille
Nous réclament à la fois ;
Que l’une, amis, nous réveille,
Que l’autre nous mette en voix.

Jacqueline, au postillon que l’on a vu au tableau de Dijon.
Tiens, c’est vous, père Lavolée ?

Le postillon.
Oui ; j’ai quitté le relais de Dijon et je roule maintenant sur Châlons… Dépêchons-nous, la petite mère, parce que, voyez-vous, la malle de Lyon à Paris va bientôt passer ; c’est moi qui dois la conduire aux relais du Bourg-Neuf ; et, avant de partir, je veux au moins vider quelques verres de vin à la santé du patron des postillons.

Jacqueline
Bah ! Le courrier attendra bien quelques minutes.

Le postillon.
Non, non ; c’est monsieur Bernadet : il n’arrête jamais, celui-là. Si c’était le père Duchemin, je ne dis pas.

Jacqueline, au garçon d’auberge.
Bastien, du vin ! (Il sort ; au postillon.) Je ne l’aime pas, moi, votre monsieur Duchemin… Un homme qu’a le front d’avoir une femme à Lyon, une autre à Paris, et qui embrasse encore toutes les filles d’auberge.

Le postillon.
Excepté vous, pourtant, mam’zelle Jacqueline.

Jacqueline