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part
Oh ! là ! là ! je voudrais m’être mordue la langue !

Madame Duchemin
Je m’appelle Victoire, monsieur.

Duchemin
Certainement, certainement… je sais bien que tu t’appelles Victoire.

Madame Duchemin.
Je veux savoir ce que c’est que cette Désirée !

Duchemin, se levant.
Cette Désirée… tu veux savoir ce que c’est que cette Désirée ?

Madame Duchemin
Oui, je le veux !

Duchemin
Eh ben ! cette Désirée… c’est toi, la Désirée de mon cœur. Hein, tu ne t’attendais pas au madrigal ?... (riant.) Je t’ai apporté ça de Paris… je t’apporte toujours quelque chose. (Il lui prend la taille).

Madame Duchemin
Allons, taisez-vous, gros farceur… c’est que je suis jalouse, au moins !

Duchemin
Tu n’es plus fâchée ?

Madame Duchemin
Tu vas en avoir la preuve ! (Elle sort un moment.)

Duchemin
Encore une galanterie conjugale. Décidément, elle vaut mieux que l’autre … Je vais me coucher. (Il court à petits pas et passe derrière le lit).

Madame Duchemin, rentrant, une timbale à la main.
Tiens… Voilà une bonne timbale de vin chaud… avale-moi ça.

Duchemin, derrière les rideaux.
Non, tu me le donneras quand je serai là, étendu bien à mon aise… bonsoir, bobonne.

Madame Duchemin
Bonsoir, mon poulot… es-tu couché ?

Duchemin
Pas encore… là, maintenant, c’est fini… (criant.) Ah !... qu’est-ce que c’est que ça ?

Madame Duchemin
Attends, attends, c’est la bassinoire… (Elle la retire.)

Duchemin, entr’ouvrant les rideaux et passant la tête.
Bonsoir, mon loulou… (Il disparaît.) Ah ! Que ça fait du bien de s’étendre !... je vas dormir comme monsieur Prudhomme.

Madame Duchemin
Qu’est-ce que c’est que ça, monsieur Prudhomme ?

Duchemin