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pas me souvenir du titre d’un roman nouveau de monsieur Paul de Koch !

Madame Duchemin
Tu deviens fou, mon pauvre Duchemin.

Jacolin
Vous êtes fou, mon cher monsieur Duchemin.

Duchemin
Silence, séducteur !... oh les femmes ! (il met sa tête dans ses mains).

Jacolin, à part.
Ah, une idée.

Duchemin
Apprenez, madame, que ce jeune voyageur, que j’ai eu la bonhomie de voiturer à moitié prix, et pour mon compte… en fraude, m’a fait des révélations… B’r’r’r ! rien que d’y penser… moi qui ai eu la faiblesse d’en rire dans le moment…

Madame Duchemin, d’un air étonné
Quelles révélations, monsieur ?

Duchemin
Cet être immoral m’a dit qu’il adorait la femme d’un honnête homme, et qu’il en était idolâtré (avec un soupir).

Madame Duchemin, d’un air sévère et contraint.
Comment, monsieur Jacolin, vous avez osé ?

Jacolin
Eh bien ! oui, madame, oui, digne courrier de la malle, j’idolâtre et je suis aimé.

Duchemin
Vous l’entendez… il avoue… (Madame Duchemin parait inquiète).

Jacolin
J’aime l’épouse d’un respectable industriel en dinde farcie, mais je n’ai pas dit son nom. (Madame Duchemin se rassure).

Duchemin
Vous avez dit que c’était une charcutière du quartier Perrache.

Jacolin
Chut !

Madame Duchemin
Chut !

Duchemin, à tous les deux.
Comment, chut !

Jacolin, le prenant par la main
Votre femme est belle ; mais n’y-a-t-il qu’une belle charcutière dans le quartier… dans votre rue ?

Duchemin, se déridant.
Non, il y en a même plusieurs… la voisine d’en face…

Madame Duchemin