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Que Franklin, des lauriers par Washington cueillis,
Associoit la gloire à la gloire des lys :
Qu’à la voix de Bourbon, des Hautes Pyrénées,
Les forêts descendoient sur les mers étonnées,
Menaçoient la Tamise, et lui montroient l’écueil,
Où de Londres un jour peut se briser l’orgueil :
Que de l’Ibère enfin la pieuse furie
Flétrissoit un vieillard, l’honneur de sa patrie ;
Et solemnellement replaçoit aux autels
L’Hydre, avide de l’or et du sang des mortels.
Et moi, durant ces jours d’injustice et de guerre,
Oubliant tous ces rois, qui désoloient la terre,
Heureux, je célébrois l’heureuse paix des champs :
Elle avoit tout mon coeur. Les voeux les plus touchans
Attendrissoient pour elle et ma voix et ma lyre ;
Écho les entendit, écho peut le redire.
Ah ! Jusques à la mort puissé-je conserver
Cet amour d’un bonheur si facile à trouver !