Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

La France ingénieuse a surpris son secret.
Cette seconde aurore, innocent phénomène,
Qui, des nuits, sous le pôle, embellit le domaine,
Vit regner trop long-tems des systêmes trompeurs.
Elle n’est point l’effet de ces noires vapeurs,
De ces exhalaisons, qui, sortant de la terre,
Aux champs aëriens vont former le tonnerre,
Et ces feux passagers, amas bitumineux,
Que l’erreur transformoit en mondes lumineux.
Elle n’est point l’effet de ces monceaux de glace,
Qui des climats du nord hérissent la surface,
Et jusques dans l’éther, de leurs sommets blanchis,
Lancent du jour mourant les rayons réfléchis.
Comme la déité, que l’orient voit naître,
D’une source céleste elle a tiré son être,
Et fille du soleil, elle est digne de lui.
Quoi ! Des feux de son père elle a cent fois relui,
Et dans elle, nos yeux méconnoîtroient son père !
Non : que la déité, par un retour prospère
Assise avec sa soeur sur les mêmes autels,
Lui dispute l’encens et les voeux des mortels.
Un jour, (et le Parnasse en garde la mémoire.)