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D’un panâche, où reluit un rouge éblouissant
J’avance ; et j’apperçois près de la frétilaire
L’anémone à Vénus toujours sûre de plaire ;
Et l’élégante iris qui retrace à mes yeux
Dans sa variété l’arc humide des cieux ;
Et l’humble marguerite à des lits de verdure
Prêtant le feu pourpré d’une riche bordure.
Me serai-je trompé ? Non ; la jonquille encor
Offre à mon oeil ravi la pâleur de son or.
Je te salue, ô fleur ! Si chère à ma maîtresse,
Toi, qui remplis ses sens d’une amoureuse ivresse ;
Ah ! Ne t’afflige point de tes foibles couleurs :
Le choix de ma Myrthé te fait reine des fleurs.
Pour couronner enfin les richesses qu’étale
Des jardins renaissans la pompe végétale,
La tulipe s’élève. Un port majestueux,
Un éclat qui du jour reproduit tous les feux,
Dans les murs byzantins méritent qu’on l’adore,
Et lui font pardonner son calice inodore.
Je ne m’étonne point qu’à l’école des fleurs