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Vénus pare les champs de grace et de beauté ;
Vénus remplit les mers de sa fécondité.
Elle est au haut des cieux l’immortelle Uranie,
Qui des astres errans entretient l’harmonie.
Les bois à son aspect verdissent leurs rameaux :
Son souffle y reproduit mille essaims d’animaux.
Dans l’humide fraicheur des gazons qu’elle foule,
Avec leurs doux parfums les fleurs croissent en foule ;
L’océan lui sourit, et l’olympe azuré
Verse en paix sur la terre un jour plus épuré.
Ah ! Puisque ton pouvoir gouverne la nature,
Que l’homme, de tes mains, attend sa nourriture,
Bienfaisante Vénus ! épargne à nos guérets
La rouille si funeste aux présens de Cérès ;
Abreuve-les plutôt de la douce rosée.
Que les sucs, les esprits de la séve épuisée
Dans ses canaux enflés coulent plus abondans ;
Qu’ils bravent du soleil les rayons trop ardens ;
Et que le jeune épi sur un tuyau plus ferme
S’élève, et brise enfin le rézeau qui l’enferme.
Nos vœux sont exaucés. Le sceptre de la nuit
À