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Des cavernes du nord l’hyver s’est échappé.
Il revient, de frimats encor enveloppé,
À la faveur des nuits secouer la froidure,
Glacer la tendre aurore, effrayer la verdure,
Et des tyrans de l’air à grand bruit escorté,
Flétrir dans les jardins le printems attristé.
Imprudens arbrisseaux, qui trop pressés d’éclore
Cachiez vos fruits naissans sous les habits de Flore,
Que vous êtes changés ! Comme une seule nuit
En vous décolorant a brûlé votre fruit !
Plus lente à prodiguer sa première largesse,
La vigne auprès de vous montre plus de sagesse ;