Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée


Vous donc, qui pleins d’ardeur épiez ses merveilles,
Ô sages, redoublez de travaux et de veilles !
La nature à vos yeux cèle encor bien des loix.
Savez-vous seulement quel pouvoir dans les bois
Ramène ces corbeaux, qui citoyens des plaines,
Y défioient du nord les piquantes haleines ?
Sur quel présage heureux en amour réunis,
Ils ont prévu le tems de réparer leurs nids ?
Comment, pour se construire un palais moins fragile,
Ils ont mêlé la ronce et le bois à l’argile ?
Qui leur en a tracé le contour régulier ?
Quel Dieu leur a prédit que le haut peuplier,
Et le pin, dont la cime a fui loin de la terre,
Leur prêtant contre nous un abri salutaire,
Défendroient leurs petits encor foibles et nuds ?
Que tes divers ressorts ne me sont-ils connus,
Ô nature ! ô puissance éternelle, infinie,
De l’être et de la mort invincible génie !
Qu’avec plaisir mon luth proclameroit tes loix !
Mais je ne suis point né pour de si hauts emplois ;
Tu bornas mon essor : admirateur paisible