Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée

Qui coupez en fuyant leurs routes incertaines,
Sur vos gazons mousseux j’irai me reposer !
Les amours et leur soeur m’y viendront courtiser.
D’un long et doux sommeil j’y goûterai l’ivresse ;
Et lorsque m’arrachant à sa molle paresse,
Je voudrai des saisons célébrer les bienfaits,
Ou chanter des héros l’audace et les hauts-faits,
Je n’y trouverai point les muses indociles,
Et mes vers couleront plus doux et plus faciles. "
Ainsi, d’un doux repos mes desirs envieux
Chaque jour sans relâche importunoient les dieux ;
Mais l’oreille des dieux obstinément fermée
Laissoit mes voeux perdus s’exhâler en fumée :
Hélas ! Déjà pour moi n’existoient plus les champs.
Le ciel m’exauce enfin. Noble appui de mes chants,
L’ami du laboureur et des fils d’Uranie
Au calme des forêts a rendu mon génie ;
Sa main vient de m’ouvrir les routes du bonheur.
Oh ! Si je puis un jour y rencontrer l’honneur,
Si je puis mériter que le Pinde m’avoue,