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Je n’ai qu’à rendre grâce à l’éclat de tes feux.
C’est par toi, que je puis du sommet des montagnes
Embrasser du regard les beautés des campagnes,
Contempler la falaise, et la sainte splendeur
Des fêtes, où Tourny couronne la pudeur.
Que ce jour est touchant ! Qu’il a d’augustes charmes !
Comme l’oeil attendri s’ouvre à de douces larmes !
Qu’on ne me parle plus de ces solemnités,
Du retour de ces jeux que Pindare a chantés :
Ce cirque d’Olympie, où le dieu de la guerre
Formoit ses nourrissons à ravager la terre,
D’un chimérique honneur fascinoit les humains.
Qu’on ne me parle plus de ces fameux romains,
Qui, parés d’une pompe et cruelle et frivole,
Triomphateurs sanglans montoient au capitole :
La triste humanité se voiloit devant eux,
Et fuyoit, en pleurant des crimes trop heureux :
Ici, de la vertu c’est la pompe paisible.
Du fond de la vallée, où, tantôt invisible,
Tantôt se déployant sous un ciel découvert,