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Et traînant les gémeaux à son char de victoire,
Monter sous le cancer au faîte de sa gloire.
Un dieu m’exauce ; un dieu m’emporte vers Enna :
Je vole, je parviens au sommet de l’Etna.
La nuit, en ce moment, dans les plis de ses voiles
Se cache, et sur ses pas entraînant les étoiles,
Elle fuit devant l’aube au visage d’argent,
Que ramène en ce mois un char plus diligent.
Tout-à-coup les forêts, n’aguère abyme informe,
Qu’enveloppoit la nuit de sa robe uniforme,
Semblent, ainsi qu’au jour où naquit l’univers,
Éclore, et s’ombrager de leurs panaches verds.
La scène s’agrandit ; la mer s’étend, s’allonge ;
Dans son immensité l’horizon se prolonge ;
L’orient va r’ouvrir son palais de vermeil,
Il l’ouvre ; et tout armé s’élance le soleil.
Te voilà donc, guerrier, dont la valeur terrasse
Les monstres, qu’en son tour le zodiaque embrasse,
Infatigable Hercule, enfant du roi des dieux,
Qui par douze travaux règnes au haut des cieux !