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Jaloux de consoler la nature affligée,
Le soleil, quelquefois triomphant des brouillards,
De tous ses feux armé, rayonne à nos regards,
Et pour nous arracher à nos froides demeures,
Du printems, qui n’est plus, nous rappelle les heures.
L’hymen, quoique souvent offensé par l’amour,
De son frère aujourd’hui bénissant le retour,
Réveille des époux la tendresse première.
Que fait Alcidamon le soir dans sa chaumière ?
Des tableaux, par le jour à son oeil présentés,
Il parle à sa Rosine assise à ses côtés.
Il a vu des oiseaux la poursuite amoureuse,
La perdrix caressée et la colombe heureuse ;
Sur sa brillante épouse avec lui navigeant,
Le cygne, déployer son plumage d’argent ;
Le folâtre pinçon, la timide fauvette,
Brûler des mêmes feux dont brûloit l’alouette :
Ce récit dans leur coeur rajeunit les desirs ;
Et l’hymen déridé les ramène aux plaisirs.
Ce bel adolescent, qui n’aime point encore,