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Se double, s’arrondit, et déjà l’enveloppe ;
Là, jusques au recour de la verte saison,
Le stupide animal croît avec sa prison.
Oh ! Combien le nocher admire cette plage !
Comme il reste surpris, lorsqu’au riant feuillage
D’un arbre, où mille oiseaux gazouillent des chansons,
Son oeil voit suspendus des fruits et des poissons !
En vain mille rochers d’une éternelle glace,
Des ondes du Spitzberg hérissent la surface,
L’affreux Léviathan, de son antre profond
S’élance ; et les brisant de son énorme front,
Il se replonge au sein de l’humide campagne.
Sa mugissante voix appelle sa compagne :
Elle accourt. à travers les glaçons écartés,
Ils montent, sur leur croupe agilement portés ;
Et le corps dégouttant de flots d’écume noire,
Ils s’unissent, pressés de leur vaste nageoire.
Cependant, asservis à de plus douces loix,
Les oiseaux réveillés se cherchent dans les bois.
Les innocens desirs, la volupté tranquille