Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tous les lieux, visités des zéphyrs inconstans,
Nourrissent aujourd’hui les filles du printems.
Ce dieu n’a plus enfin de beautés à répandre ;
Tout brille : oui, c’en est fait, amour ! Tu peux descendre.
C’est pour te recevoir que la terre a repris
Sa robe verdoyante et ses atours fleuris ;
Que sans vagues, sans bruit, la mer dort applanie ;
Que le chantre des airs redouble d’harmonie ;
Que l’homme est plus agile, et qu’un frais incarnat ;
Du teint de chaque belle a ranimé l’éclat.
L’amour vole ; il a pris son essor vers la terre.
Depuis l’oiseau, qui plane au foyer du tonnerre,
Jusqu’aux monstres errans sous les flots orageux,
Tout reconnoît l’amour ; tout brûle de ses feux.
Dans un gras pâturage, il dessèche, il consume
Le coursier inondé d’une bouillante écume,
Le livre tout entier aux fureurs des desirs.
De ses larges nazeaux qu’il présente aux zéphyrs,