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Autour d’eux, je vois naître et s’élever ensemble
Et des plantes sans gloire et de brillantes fleurs.
Un amoureux zéphyr en nourrit les couleurs.
L’iris de la Tamise échappe au sein de l’herbe,
Et brille sans orgueil aux piés du lys superbe ;
Mais, par l’impériale à son tour dominé,
Devant elle, en sujet, le lys tremble incliné.
L’oeillet au large front, la pleine renoncule,
Le bleuet, qui bravant l’ardente canicule,
Émaillera les champs de la blonde Cérès,
Le chèvre-feuille, ami de l’ombre des forêts,
Le sureau, le lilas, l’épaisse giroflée,
L’églantier, orgueilleux de sa fleur étoilée,
De ce beau labyrinthe émaillent les détours.
Ici, le frais muguet se marie aux pastours.
Là, du jasmin doré la précoce famille
Brille avec le rosier à travers la charmille.
Plus loin, quelle autre fleur ai-je vu s’embellir ?
Sa modeste beauté m’invite à la cueillir :
J’approche ; elle me fuit. Dieux ! Quel est ce prestige ?