Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée


Mânes de ce grand-homme, instruit par les neuf soeurs
À célébrer des champs les utiles douceurs,
Pardonnez à l’essor qu’a tenté ma foiblesse ;
Ou plutôt, donnez-moi la grace et la molesse,
Qui prêtent à ces vers je ne sais quel attrait,
Où le coeur le plus froid puise un tendre intérêt.
Eh ! Qui sait mieux que lui faire aimer ce qu’il chante !
Qu’ils sont vrais ses tableaux ! Que sa voix est touchante,
Soit qu’il dise l’amour, les combats des bergers,
Et les soins des guérets, des troupeaux, des vergers ;
Soit que de son bonheur faisant sa seule étude,
Il cherche des forêts l’obscure solitude ;
Ou que sur le Taigête, égarée en desirs,
Sa muse s’abandonne à d’innocens loisirs !
Est il un seul mortel, dont l’ame ne se plaise
À suivre le vieillard des rives du Galèse ?
Comme alors chaque vers, par un charme vainqueur,
Pénètre doucement jusques au fond du coeur !
Que d’un simple jardin la riante culture
Dit bien que le bonheur est près de la nature !
Sois mon guide, ô Virgile ! Et si je puis jamais,