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L’avare imitateur de vos lâches forfaits !
Un dieu m’entend. Je vois, sous le brûlant tropique,
L’ouragan ménacer le Pérou, le Mexique ;
La mer s’agite, gronde : et ses flots épaissis,
L’air de soufre infecté, les astres obscurcis,
Le flambeau de l’éclair et la voix du tonnerre
Aux tyrans du Potose ont déclaré la guerre.
Tous les vents à la fois déchaînés et sifflans
Luttent contre la terre, et déchirent ses flancs.
Des nouvelles cités les fondemens s’écroulent.
Les fleuves dans leur lit en écumant se roulent ;
Et surmontant ses bords de roches hérissés,
La mer couvre les toîts de ses flots élancés.
Aux lieux, où s’étendoit une riche campagne,
Nouvel Etna, s’élève une ardente montagne.
De ce gouffre brûlant, s’élancent confondus
Et des globes de flamme, et des rochers fondus ;
La flotte, loin du port par les vents dispersée,
Périt en tournoyant, sous l’abyme enfoncée.
L’homme en vain fuit la mort : la mort vole et l’atteint.