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L’ART THÉÂTRAL MODERNE.


« Nous avions deux principes, a dit M. Meyerkhold : 1° l’état d’âme, pour être rendu avec exactitude, doit être affranchi des contingences et du hasard :

2° l’acteur doit rigoureusement observer l’économie de ses forces, obtenir le maximum d’effet avec le minimum d’effort. »

De ces principes découlent les procédés fondamentaux du nouveau théâtre : non-historisme, stylisation, immobilité.

M. Jordansky, qui prônait l’individualisme sur la scène, disait à son tour :

DECOR POUR « LA VIE D UN HOMME », D’ANDREIEFF.

Pénétrer la personnalité humaine, rendre les vibrations les plus subtiles, cela demandait de nouveaux procédés, de nouveaux moyens d’expression.

On ne cherche pas à montrer l’homme devant les choses de la vie ; on voudrait saisir l’essentiel de son état d’âme. Dès lors le jeu, la mise en scène, tous les accessoires seront en harmonie avec cet essentiel que rien ne doit gêner.

Les silhouettes constituent un aspect ; l’ambiance a pour mission de leur donner un relief. La permanence des caractères de chaque individualité exige à son tour une sorte de permanence des attitudes, des gestes, impose des immobilités indispensables pour produire la vie intérieure.