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36 L’ART THEATRAL MODERNE. signifie donc extérioriser par tous les moyens d’expression la synthèse intime d’une époque ou d’un fait, reproduire les côtés cachés de leur caractère.

Le peintre Oulianov se consacra à ce travail à propos d’une pièce de Hauptmann. Le troisième tableau était le plus intéressant. Sensation d’oisiveté et d’espièglerie. Une série de bosquets, sous un ciel bleu, moutonné de légers nuages. La ligne d’horizon est une barrière de roses. Les crinolines, les perruques blanches, les costumes combinent leurs couleurs avec la décoration, afin de créer un ensemble nacré, harmonieux. Le rideau se lève ; la princesse et les dames de la cour brodent, dans les bosquets ; elles brodent, avec ensemble, les gestes rythmés, un même ruban large. Les mouvements, les gestes, les mots, les décors, les vêtements vibrent du même rythme musical. Ainsi le théâtre « Stoudia » rompait résolument avec la coutume admise. Il devait être un théâtre de recherche. Un bureau littéraire, composé des meilleurs écrivains, de jeunes tendances, était formé. Malheureusement l’entreprise échoua. On se rappelle les tristes événements de 1905. Inachevée, peu connue, l’œuvre faite eut pourtant une portée considérable. En préparant la Comédie de l'amour (Ibsen), on avait étudié les procédés de synthèses An et Vie. — Kc "L OISEAU BLEU ». LE PAIN. EGOROF.