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LE THEATRE EX ALLEMAGNE. 15

aux maisons qui l’entourent, ne devrait apparaître que comme un point. Enfin, la rampe éclaire le tout uniformément et crûment, et les détails qui, sur la toile, devraient apparaître à trente ou cinquante mètres, sont fouillés par la lumière comme si le spectateur les voyait à un mètre. Est-ce là le naturalisme et le souci de la vérité « réelle » ? Ce naturalisme qui a rendu le public plus exigeant en fait de « naturel » n’a fait que compliquer les combinaisons scéniques, sans arriver jamais à l’effet désiré. Du moins

HANS BEATUS WIELAND. — DÉCOR POUR "TANZLEGENDCHEN ».

nous a-t-il montré, sans le vouloir, la nécessité d’une réforme radicale de la scène « stéréoscope ». Ce qui caractérise notre époque de la bourgeoisie, c’est que dans les théâtres pompeux et féeriques, imités du temps des cours, elle se plaît parmi les tableaux et les scènes du réalisme le plus cru, le plus banal, a fort judicieusement remarquer G. Fuchs.

L’école de Meiningen avait exposé une méthode qui permettait à la bourgeoisie régnante de considérer le drame comme la copie de la réalité, réalité ou historique ou moderne. 11 y a tout autant de raisons pour appeler naturaliste la réalité moderne, qu’il y en a pour la réalité historique ; il est indifférent de copier une église romane ou un