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Nous ne pouvons oublier, nous autres Français, la perfection que MM. Antoine et Albert Carré ont atteinte dans ce genre et la gloire mondiale qui en a rejailli sur notre théâtre.

La mise en scène, à notre avis, peut être réaliste, fantaisiste, symbolique ou synthétique, comporter des éléments plastiques ou peints ! Il nous plaît de voir jouer un mélodrame dans une mansarde avec des éléments purement réalistes, si ceux-ci sont harmonieux, une féerie dans un décor de guignol piqué de jolies taches de couleurs, une courte scène du répertoire devant une belle tapisserie de l’époque, une fantaisie orientale devant un admirable paravent japonais : le ragoût sera un délicat rapport entre un costume et une draperie, une jolie arabesque de feuillage, fût-elle dans une ridicule bande d’air. Nous réclamons pour le metteur en scène toute liberté, à condition que les moyens employés soient artistiques.