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INTERMÈDES ESPAGNOLS

cette facture. Si vous ne la payez aujourd’hui, vous serez exécutée demain.

ALDONZA. A une femme, héritière depuis dix générations d’un domaine, dans la montagne… une sommation pareille !

UN TAILLEUR, entrant. Qu’attendez-vous pour me payer la façon des jupes et du corsage que je vous ai faits depuis Pâques ?

UN PORTUGAIS, entrant chargé d’an ballot. Votre Grâce me donne le mien argent ou la mienne toile de Hollande qu’ici j’ai l’autre jour laissée.

UN FRANÇAIS, entrant avec des guipures. S’il VOUS plaît, ces guipures, qu’on me les paie ou les rende.

UN NÈGRE, entrant. Sciiola, CCS six caisses de çocolat, faites-les moi payer. Ze les ai vendues zusqu’à sept réaux, contenant une si grande partie de Oaxaca.

ALDONZA. Ce qui m’arrive est-il jamais arrivé à personne ?

HERMENEGILDA. Es-tu hcureuse, ma chère, de n’avoir pas une seule dette en ce moment !

L’ÉCUYER, entrant. Votre Grâce peut à coup sûr régaler sa convive ; on m’a prêté sur le manteau toute cette menuaille.

ALDONZA. Quel manteau, infâme ?

L’ALGUAZIL. Señora, tout cela traîne par trop en longueur. Désignez-moi, meubles ou immeubles, des biens qui répondent de la saisie.

ALDONZA. Le diable saisisse ton âme !

LE GARÇON. Instrumentez également au nom de mon maître, en vertu de cette quittance.