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68 LES MUSARDISES.

Du calvaire qu’il faut gravir pour être artiste. Je veux vivre impassible et vieillir égoïste ! » Je m’aperçus alors que j’étais dans les champs, Que les arbres, bouquets de parfums et de chants. S’éveillaient au soleil, et que les verts cytises Invitaient sous leur ombre à des fainéantises ; Que le ciel, d’un bleu pâle, avait l’air d’un satin De Chine ; que c’était l’adorable matin. L’heure où la cime des ormeaux tremble et rougeoie. Dans ces odeurs, dans ces fraîcheurs, dans cette joie, J’oubliai tous les maux que l’autre avait soufferts... — Et je rentrai chez moi pour écrire ces vers.

                                       1887.