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64 LES MUSARDISES.

Quelques rayons sur ma future apothéose ! Si l’on doit m’admirer plus tard, il vaut autant Commencer tout de suite, et je mourrai content. J’ai trop voulu sortir de l’ornière banale, Dites vous : quand l’idée est trop originale On la repousse ?... Eh bien ! si c’est là le récif Où j’échouai, je veux bien faire du poncif. Du poncif, s’il le faut ! Mais avant que j’expire, C’est mon rêve, je veux que le bourgeois m’admire ! »

« Oui, vieillis, les plus fiers lutteurs, les plus fougueux Parlent ainsi, lassés d’être incompris et gueux !

« Car c’est une tristesse noire De vieillir toujours méconnu. Alors, n’ayant pas eu la gloire Dans cette vie, on n’a rien eu.

« Comme on a passé sa jeunesse A chasser la chimère, on n’a Rien récolté pour sa vieillesse, Et quand l’heure affreuse sonna,