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VII

CHARIVARI À LA LUNE


O Lune, tu souris. Je crois bien que les doutes
Où tu nous vois toujours errant
T’ont donné ce sourire. En vain tu le veloutes.
Ce sourire est exaspérant.

Je sens que les tourments d’une race inquiète
Te servent de distraction.
Ça t’amuse de voir hésiter un poète
Entre le rêve et l’action.

Je sens que voir entrer nos pas dans une voie
Pour en ressortir aussitôt
Est la chose qui fait s’écarquiller ta joie,
Silencieusement, là-haut.