Page:Rostand - Le Cantique de l’aile, 1922.djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée




VI



De plus, il sait trouver les mots vifs et luisants
Qui peignent la cuirasse et dessinent la patte
Et faire, d’une étude austère et délicate,
Une ardente aventure aux détails amusants.

Il sait conter. Il conte, à soixante-dix ans,
Comme devait conter l’aïeule rouergate
Que regardait filer le chat aux yeux d’agate.
Car ce savant est fils des divins paysans !

Le doux miel n’a pas fui de sa lèvre certaine.
Il peut rectifier, en passant, La Fontaine,
Mais il sait n’être pas moins bonhomme que lui…

Et quand vont sur le pré ses chers hyménoptères,
Il est de leurs duels tellement ébloui
Qu’il se fait le Dumas de ces trois mousquetaires !