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Scène PREMIÈRE


LES NOCTURNES, de toutes les dimensions et de toutes les espèces, forment un grand cercle, et s’étagent sur les pierres, les ronces, les branches ; LE CHAT est accroupi sur l’herbe ; LE MERLE sautille sur un fagot.


Au lever du rideau, nuit profonde. Tous les Nocturnes sont immobiles, en silhouettes sombres, les yeux fermés. Le Grand-Duc, perché sur un tronc d’arbre, domine. Seul, le Chat-Huant a ses yeux de phosphore grands ouverts. Il procède à l’appel, et à chaque nom qu’il lance on voit s’ouvrir dans le noir deux grands yeux ronds et lumineux.


LE CHAT-HUANT, appelant.

Stirx !

Deux yeux s’allument.

Stirx !Scops !

Deux yeux s’allument.

Stirx !Scops !Grand-Duc !

Deux yeux s’allument.

Stirx !Scops !Grand-Duc !Moyen !

Deux yeux s’allument.

Stirx !Scops !Grand-Duc !Moyen !Petit !

Deux yeux s’allument.
UN NOCTURNE, à un autre.

Stirx !Scops !Grand-Duc !Moyen !Petit !Le Grand préside.

LE CHAT-HUANT, continuant.

Chouette de l’If ! du Mur ! du Cloître ! de l’Abside !

À chaque nom, deux yeux se sont ouverts.