Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À Chantecler.
Je m’en vais faire un tour.
Il sort.
CHANTECLER, se rapprochant de la Faisane
Vous venez d’Orient, alors, comme le Jour ?
LA FAISANE.
Ma vie a le désordre amusant d’un poème.
Si je vins d’Orient, ce fut par la Bohème !
PATOU, à part, navré.
Bohémienne !
LA FAISANE, à Chantecler, en faisant jouer les couleurs de son col.
Il n’y a que l’Aurore et moi qui les portons !
Princesse des sous-bois et Reine des clairières,
J’ai le jaune chignon qu’ont les aventurières.
Nostalgique, j’ai pris pour palais palpitants
Les iris desséchés qui bordent les étangs.
J’adore la forêt, et lorsque, septembrale,
Elle sent le bois mort…
PATOU, consterné.
C’est une cérébrale !
LA FAISANE.
… Folle comme une branche un jour de siroco,
Je m’agite, je vibre et je m’énerve.
CHANTECLER, qui depuis un instant commence à laisser traîner son aile,
se met à tourner (comme faisait tout à l’heure le Merle en l’imitant),
et fait son bruit de gorge, très doux.
Cô…
La Faisane le regarde. Il se croit encouragé et reprend plus fort, en tournant.
Cô…
LA FAISANE.
Que si c’est pour moi…
CHANTECLER, s’arrêtant
Quoi ?