De Chine ? On ne sait pas ! Mais on peut être sûr
Que j’étais faite pour chatoyer dans l’azur
Parmi les thuyas verts gonflés de sandaraque,
Et non pour fuir sous des ronciers, devant un braque !
Suis-je l’ancien Phénix ou la poule Kin-Ky ?
D’où fus-je rapportée ? et comment ? et par qui ?
La Fable tergiverse et m’offre un choix splendide.
C’est pourquoi je choisis d’être née en Colchide
D’où j’ai dû revenir sur le poing de Jason !
Je suis en or. C’est moi, peut-être, la Toison !
Qui, vous ?
Moi, le Faisan !
La Faisane.
Car je la représente, ayant pris la cuirasse
De pourpre. Oui, ce destin que longtemps je subis
D’être une feuille morte à côté d’un rubis
M’ayant un jour semblé décidément trop pâle,
J’ai volé son plumage éblouissant au mâle.
Et j’ai bien fait, car je le porte mieux que lui !
La palatine d’or sur moi se gonfle et luit ;
J’ai donné plus de grâce à la verte épaulette,
Et d’un simple uniforme ai fait une toilette !
Mais c’est qu’elle est étourdissante !
Il ne va pourtant pas aimer un travesti !
Il faut absolument prévenir la Pintade
Qu’il passe un oiseau d’or ! Elle en sera malade !
Elle va l’inviter !