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LE MERLE.

Et tu lui porteras malheur ! Tu vaticines ?
Je descends !

xxxxEn sautillant le long des branches tordues des glycines,
il descend de sa cage.

Je descends ! On se tord, n’est-ce pas, les glycines ?

PATOU, le voyant approcher.

Rrrr…

CHANTECLER.

Rrrr… Chut ! c’est un ami !

PATOU.

Rrrr… Chut ! c’est un ami ! … Qui t’arrange en dessous !

CHANTECLER, au Merle.

On apprend du joli quand on parle de vous !

LA VIEILLE POULE, sortant la tête de son panier.

Qui touche un bois pourri voit sortir des cloportes !

Le couvercle retombe.
PATOU, à Chantecler.

Il fait des mots sur toi.

LE MERLE, à Patou.

Il fait des mots sur toi. Ah ! bon chien, tu rapportes ?

PATOU.

Il dit, lorsque ton cœur s’épuise en cris ardents,
Que c’est pour nous scier que ta crête a des dents !

CHANTECLER, au Merle.

Tu dis ça ?

LE MERLE, ingénu.

Que veux-tu ? ça ne peut pas te nuire,
Et les mots que l’on fait sur toi font toujours rire !

PATOU, au Merle.

Enfin, admirez-vous ou raillez-vous le Coq ?

LE MERLE.

Je le blague en détail, mais je l’admire en bloc.

PATOU.

Tu picores toujours deux grains.