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PROKESCH, apportant au duc la boîte de soldats.

Prouvez-moi que ce plan est des plus hasardeux.

LE DUC, posant la main sur la boîte, dans un retour de mélancolie.

Voilà donc les soldats de Napoléon Deux !

PROKESCH.

Prince !…

LE DUC.

Prince !…La surveillance est tellement étroite,
Que même mes soldats — tu peux ouvrir la boîte ! —
Que même mes soldats de bois sont Autrichiens !
— Passe-m’en un. — Posons notre aile gauche…

(Il prend sans le regarder le soldat que lui passe Prokesch, cherchant de l’œil sa place sur la table, le pose, et brusquement, le voyant.)

— Passe-m’en un. — Posons notre aile gauche…Tiens !

PROKESCH.

Quoi donc ?

LE DUC, avec stupeur, reprenant le soldat et le regardant.

Quoi donc ?Un grenadier de la garde !
(Prokesch lui en passe un autre.)
Quoi donc ? Un grenadier de la garde !Un vélite !
(À chaque soldat que lui passe Prokesch.)
Un guide ! — Un cuirassier ! — Un gendarme d’élite !
— Il sont tous devenus Français ! On a repeint
Chacun de ces petits combattants de sapin !

(Il se précipite vers la boîte, — et les sort lui-même avec un émerveillement croissant.)

Français ! Français ! Français !

PROKESCH.

Français ! Français ! Français !Quel est donc ce prodige ?

LE DUC.

Quelqu’un les a repeints et resculptés, te dis-je !

PROKESCH.

Quelqu’un ?

LE DUC.

Quelqu’un ?Et ce quelqu’un… est un soldat !

PROKESCH.

Quelqu’un ?Et ce quelqu’un est un soldat !Pourquoi ?