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Je vous vis, à cheval, passer sur le Prater… »
Je déchire.
(Même jeu.)

PROKESCH.

Je déchire.Toujours ?

LE DUC, prenant encore une lettre.

Je déchire.Toujours ?« Prince, votre jeunesse,
Votre inexpérience… » Ah ! c’est la chanoinesse !
Je déchire…
Je déchire…(La porte s’ouvre doucement, et Thérèse paraît)

THÉRÈSE, timidement.

Je déchire…Pardon…

LE DUC, se retournant à sa voix.

Je déchire…Pardon…Petite Source, vous ?

THÉRÈSE.

Mais pourquoi donc toujours ce surnom ?

LE DUC.

Mais pourquoi donc toujours ce surnom ?Il est doux.
Il est pur. Il vous va.

THÉRÈSE.

Il est pur. Il vous va.Je pars demain pour Parme.
Votre mère m’emmène.

LE DUC, avec un sourire forcé.

Votre mère m’emmène.Essuyons une larme !

THÉRÈSE, tristement.

Parme !…

LE DUC.

Parme !…C’est le pays des violettes…

THÉRÈSE.

Parme !…C’est le pays des violettes…Oui…

LE DUC.

Si ma mère ne le sait pas, dites-le-lui !

THÉRÈSE.

Oui, Monseigneur. — Adieu.

(Elle remonte lentement pour sortir.)
LE DUC.

Oui, Monseigneur. — Adieu.Reprenez votre course.
Petite Source !