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LE DUC, souriant.

Vous, ma tante ?

L’ARCHIDUCHESSE.

Vous, ma tante ?Ah ! on a sa petite influence !
Cet étonnant Prokesch dont on vous a privé…
J’ai tant dit !… J’ai tant fait !… Bref, — il est arrivé !

(Elle frappe trois fois le parquet de son ombrelle. La porte s’ouvre. Prokesch paraît.)
LE DUC, courant vers Prokesch.

Vous ! — Enfin !…

(L’archiduchesse s’esquive discrètement pendant que les deux amis s’étreignent.)



Scène IV

LE DUC, PROKESCH.
PROKESCH, à mi-voix, regardant autour de lui avec méfiance.

Vous ! — Enfin !…Chut ! on peut écouter !

LE DUC, tranquillement, à voix haute.

Vous ! — Enfin !…Chut ! on peut écouter !On écoute.
Mais on ne redit rien, jamais.

PROKESCH.

Mais on ne redit rien, jamais.Quoi ?

LE DUC.

Mais on ne redit rien, jamais.Quoi ?Dans le doute
J’ai proféré, pour voir, des mots séditieux :
On n’a rien répété jamais.

PROKESCH.

On n’a rien répété jamais !C’est curieux !

LE DUC, haussant les épaules.

Je crois que l’écouteur que la police paye
Lui vole son argent et qu’il est dur d’oreille.

PROKESCH, vivement.

Et la Comtesse ? — Rien de nouveau ?

LE DUC.

Et la Comtesse ? — Rien de nouveau ?Rien !

PROKESCH.

Et la Comtesse ? — Rien de nouveau ?Rien !Oh !