Page:Rostand, L’Aiglon, 1922.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et faire, auprès du prince, intervenir sa mère.
(Il frappe à la porte de Marie-Louise.)
La duchesse ?

SCARAMPI, paraissant.

La duchesse ?Elle est prête, entrez.

(Dietrichstein entre chez Marie-Louise. La nuit commence à venir. Un domestique vient poser une lampe sur la table du duc.)

LE DUC, à d’Obenaus.

La duchesse ?Elle est prête, entrez.Il est fini,
J’espère, votre cours ad usum delphini ?

D’OBENAUS, les bras au ciel.

Comment avez-vous su ?… Je ne peux pas comprendre !



Scène XIII

LE DUC, MARIE-LOUISE.
MARIE-LOUISE, entrant très agitée, dans une superbe toilette de bal, le manteau sur les épaules. — D’Obenaus et Dietrichstein s’éclipsent.

Ah ! mon Dieu ! Qu’est-ce encor ? Que vient-on de m’apprendre ?
Vous allez m’expliquer…

LE DUC, lui montrant, par la fenêtre ouverte, le crépuscule.

Vous allez m’expliquer…Ma mère, regardez !
L’heure est belle de calme et d’oiseaux attardés.
Oh ! comme avec douceur le soir perd sa dorure !
Les arbres…

MARIE-LOUISE, s’arrêtant, étonnée.

Les arbres…Comment, toi, tu comprends la nature ?

LE DUC.

Peut-être.

MARIE-LOUISE, voulant revenir à sa sévérité.

Peut-être !Vous allez m’expliquer !…

LE DUC.

Peut-être !Vous allez m’expliquer !…Respirez,
Ma mère, ce parfum ! Tous les bois sont entrés,
Avec lui, dans la chambre…