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LE DUC.

Qu’est-ce que c’est que ça, le traité de Presbourg ?

D’OBENAUS, doctoralement vague.

C’est l’accord, Monseigneur, par lequel se termine
Toute une période…

LE DUC.

Toute une période…Ah !
Toute une période…Ah !(Regardant son crayon.)
Toute une période…Ah !J’ai cassé ma mine !

D’OBENAUS.

En l’an mil huit cent sept…

LE DUC.

En l’an mil huit cent sept…Déjà ? —
(Il a retaillé tranquillement son crayon.)
En l’an mil huit cent sept…Là, ça va bien.
— Quelle drôle d’époque, il ne se passe rien.

D’OBENAUS.

Si, Monseigneur ! Prenons la maison de Bragance :
Le roi…

LE DUC, de plus en plus doux.

Le roi…Mais l’Empereur, Monsieur ?

D’OBENAUS.

Le roi…Mais l’Empereur, Monsieur ?Lequel ?

LE DUC.

Le roi…Mais l’Empereur, Monsieur ?Lequel ?De France.

D’OBENAUS.

Rien de très important jusqu’en mil huit cent huit ;
Signalons en passant le traité de Tilsitt…

LE DUC, ingénument.

Mais on ne faisait donc que des traités ?

D’OBENAUS, voulant continuer.

Mais on ne faisait donc que des traités ?L’Europe…

LE DUC.

Ah ! oui, vous résumez !

D’OBENAUS.

Ah ! oui, vous résumez !Oh ! je ne développe
Que lorsque…