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DES VOIX, au fond.

On part !

L’ARCHIDUCHESSE, à Marie-Louise.

On part ! Viens-tu, Louise ?

MARIE-LOUISE.

On part ! Viens-tu, Louise ? Oh ! moi, non !

CRIS.

On part ! Viens-tu, Louise ? Oh ! moi, non !En voiture !

L’ARCHIDUCHESSE, au duc.

Et toi, Franz ?

MARIE-LOUISE.

Et toi, Franz ?Non, mon fils déteste la nature !
(Avec pitié.)
Il galope lorsqu’il traverse Helenenthal !

LE DUC, sombre

Oui, je galope.

MARIE-LOUISE.

Oui, je galope.Ah ! tu n’es pas sentimental !

(Brouhaha. — Saluts. — Toute la compagnie sort dans un tumulte de voix.)
MONTENEGRO, déjà sur le perron.

Je connais un endroit pour goûter, où le cidre…
(Sa voix se perd.)

CRIS, au dehors.

Au revoir ! au revoir !

GENTZ, sur le balcon, criant.

Au revoir ! au revoir !Ne parlez pas de l’hydre !…

(Éclats de rires. — Grelots des voitures qui s’éloignent.)
THÉRÈSE, à Tiburce, qui prend congé.

Adieu, mon frère…

TIBURCE, l’embrassant au front.

Adieu, mon frère…Adieu…

(Il s’incline devant Marie-Louise, et sort avec Bombelles.)
MARIE-LOUISE, aux dames d’honneur, leur confiant Thérèse.

Adieu, mon frère…Adieu…Menez-la maintenant
Chez elle…

(Thérèse sort, emmenée par les dames. — Le duc s’est assis, remuant distraitement des livres sur une table. — Marie-Louise fait signe en souriant à Scarampi, qui est restée, — puis s’avance vers le duc.)