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DIETRICHSTEIN.

Le neutre, seul, ici serait correct !

LE DUC.

Le neutre, seul, ici serait correct !Mais pleutre.
— Je n’aime pas beaucoup que la France soit neutre.

MARIE-LOUISE, interrompant Thalberg qui pianote.

Mon fils a la musique en horreur !

LE DUC.

Mon fils a la musique en horreur !En horreur.

LORD COWLEY, s’avançant vers le duc.

Altesse…

DIETRICHSTEIN, bas au duc.

Altesse…Un mot aimable !

LE DUC.

Altesse…Un mot aimable !Hein ?

DIETRICHSTEIN

Altesse…Un mot aimable !Hein ?C’est l’ambassadeur
D’Angleterre.

LORD COWLEY.

D’Angleterre.Tantôt galopant, hors d’haleine,
D’où reveniez-vous donc, prince ?

LE DUC.

D’où reveniez-vous donc, prince ?De Sainte-Hélène.

LORD COWLEY, interloqué.

Plaît-il ?

LE DUC.

Plaît-il ?C’est un coin vert, gai, sain, — et beau, le soir !
On y est à ravir. Je voudrais vous y voir.

(Il salue, et passe.)
GENTZ, vivement à l’ambassadeur d’Angleterre, tandis que le duc s’éloigne.

Sainte-Hélène est le nom du principal village
D’Helenenthal, ce site exquis du voisinage.

L’AMBASSADEUR.

Ah ! oui ! — Je crois, soit dit sans le lui reprocher,
Que c’est, dans mon jardin, une pierre…

GENTZ.

Que c’est, dans mon jardin, une pierre…Un rocher !